Quelles sont les applications de la réalité virtuelle dans le domaine médical ?
Vous connaissez sûrement les casques VR à travers leur utilisation en jeux vidéo, mais saviez-vous que leur champ d’application est bien plus vaste ? À l’origine, la réalité virtuelle fut développée pour des raisons non médicales, mais plutôt militaires et ludiques. Pourtant, les lunettes 3D ont aujourd’hui conquis de nombreux hôpitaux grâce à leur polyvalence et à leur praticité. Ces techniques de visualisation reposent sur trois principes : immersion, navigation et interaction. Alors, concrètement, comment les emploie-t-on dans ce secteur ? Laissez-vous surprendre par 5 applications étonnantes de la réalité virtuelle en santé !
1. Encourager la formation grâce à la VR
La réalité virtuelle permet de créer des environnements concrets, cohérents et immersifs dans lesquels les professionnels ou futurs professionnels de la santé peuvent s’exercer. Ainsi, l’outil de simulation développé par SimforHealth propose aux facultés de médecine de fournir une situation d’urgence spécifique à leurs internes au cours de laquelle ils devront établir un diagnostic. Les programmes mettent alors en avant la réalité du métier, ses exigences et ses prises de décisions rapides, tout en réduisant les risques du terrain.
L’apprentissage de la chirurgie fait également l’objet de simulations. Cet enseignement médical virtuel corrige plusieurs contraintes de la formation en présentiel :
- la capacité d’accueil des salles d’opération ;
- l’espace disponible dans la pièce ;
- les risques d’infections qui augmentent avec le nombre de personnes présentes.
Pour y répondre, Sony Healthcare Solutions a mis en place une plateforme audiovisuelle qui offre une vue immersive de toutes les interventions médicales. Les étudiants assistent à une opération à l’aide d’images 4K en 3D et 2D issues d’endoscopies et de caméras endoscopiques. Pour l’entraînement pratique, l’entreprise britannique Fundamental VR ajoute le sens du toucher (technologie HapticVR) au processus immersif pour établir une formation chirurgicale qualitative.
Les lunettes virtuelles servent pour prévisualiser des situations critiques, que ce soit un diagnostic complexe ou l’annonce d’un événement grave. Cette partie sociale représente un aspect majeur du quotidien des acteurs de la santé. D’ailleurs, la Haute Autorité de Santé recommande fortement une formation du personnel à cette question si sensible. C’est tout l’objet du projet ACORFORMed, financé par l’Agence nationale de la recherche. Dans cette simulation, un patient virtuel, animé et autonome, réagit verbalement et physiquement au comportement du médecin. Grâce à la réalité virtuelle, ce type de session peut exister, alors que des entretiens avec un comédien à la place du patient seraient plus lourds et coûteux à organiser dans les établissements hospitaliers.
2. Permettre une téléconsultation avancée à l’aide de visites virtuelles
Depuis la crise sanitaire de la COVID-19, la télémédecine se répand de plus en plus sur le territoire national. Présent auparavant dans les zones qualifiées de « déserts médicaux », les consultations en vidéo séduisent de nombreux patients grâce à :
- une prise en charge plus rapide ;
- une accessibilité simplifiée ;
- une gestion en ligne qui facilite la réservation et le suivi ;
- une politique tarifaire équivalente à celle d’une consultation médicale physique.
Que peut donc apporter la réalité virtuelle à un système qui semble déjà bien fonctionner ? L’écran produit une limite au contact social et à l’observation clinique que les lunettes 3D peuvent combler. Des effets positifs ont ainsi été observés en psychiatrie, comme le montre l’étude Mosso et al. 2009 publiée dans l’Annual Review of CyberTherapy and Telemedecine (Interactive Media Institute). Cette expérience fut menée avec le logiciel de réalité virtuelle Second Life afin que la patiente, atteinte de trouble de la personnalité dépendante, et sa psychiatre se retrouvent ensemble dans un bureau. Les résultats démontrent un sentiment de présence élevé et un cadre qui permet aux résistances psychologiques de la patiente de céder. De plus, la perspective de consultations plus fréquentes ressort comme un atout de ces sessions virtuelles.
D’autres initiatives évoluent dans ce sens, comme celle de l’entreprise américaine XRHealth à l’origine d’une clinique de télésanté. Elle livre en effet un casque de réalité virtuelle avant de connecter les patients à leurs thérapeutes sur leur plateforme. Ils mettent alors en place des entraînements cognitifs, de mémoire ou du langage, mais aussi des réhabilitations post-COVID ou des groupes de soutien.
La réalité virtuelle crée un espace de confiance, plus immersif qu’une téléconsultation classique, qui favorise l’implication dans l’entretien. L’apport d’une dimension divertissante permet souvent aux patients de participer plus activement à l’expérience.
3. Améliorer les méthodes de rééducation des patients avec la réalité virtuelle en santé
La rééducation est un processus long et souvent douloureux. La réalité augmentée permet cependant d’apporter une perspective ludique appréciable qui change l’effort en plaisir et réduit la douleur. En kinésithérapie, le jeu thérapeutique lève les appréhensions du patient qui se concentre entièrement sur l’expérience proposée. Ainsi, il effectue naturellement les mouvements nécessaires pour retrouver sa mobilité. KineQuantum offre ce confort dans les cabinets, les hôpitaux ou les cliniques SSR avec des programmes prévus pour un recrutement musculaire efficace.
Ce travail de la motricité recèle de multiples bénéfices pour les patients ayant vécu un AVC. En effet, les simulations mobilisent les membres paralysés, ce qui favorise la rémission progressive. Plusieurs études comme celle de Sinae Agn et Sujin Hwang ou celle de William E Clark, Manon Sivan et Rory J O’Connor montrent l’efficacité de la VR pour améliorer la fonction des membres supérieurs et l’autonomie des patients. Avec une équipe de neuroscientifiques, ingénieurs thérapeutes et développeurs, la startup suisse MindMaze dédie ses programmes de rééducations aux survivants d’AVC.
Le projet The Walk Again Neurorehabilitation, développé par le docteur Miguel Nicolelis de l’université Duke en Caroline du Nord et publié en 2016 dans la revue Scientific Reports, propose une découverte surprenante. L’expérience consiste à réaliser des séances de réalité virtuelle auprès d’un groupe souffrant de lésions chroniques de la moelle épinière. Chacun est alors équipé d’un exosquelette conçu sur mesure. Au terme d’un an de protocole, 50 % des patients ont retrouvé des sensations et un contrôle musculaire partiel. Ces résultats suffisent pour faire évoluer le diagnostic de paralysie complète à paralysie partielle, une progression des plus encourageantes.
4. Déceler des pathologies pour améliorer le diagnostic et les soins
Comment la VR peut-elle améliorer le diagnostic de certaines pathologies ? En créant un programme qui met en lumière un symptôme particulier. L’exemple le plus frappant est celui de la maladie d’Alzheimer dont une des caractéristiques est d’altérer le mécanisme d’orientation spatiale. Plusieurs équipes de chercheurs ont envisagé la réalité virtuelle afin de détecter en amont les personnes susceptibles d’en être atteintes.
Les neuroscientifiques du Centre des maladies neurodégénératives de Bonn en Allemagne présentent ainsi un labyrinthe virtuel qui permet de déceler un risque de dégénérescence du cerveau dès 30 ans. Les résultats de l’étude, publiés en 2015 dans la revue Science, montrent que certaines « cellules de quadrillage » étaient réduites dans le groupe avec symptômes, entraînant une navigation différente par rapport à l’autre groupe.
De plus, la technologie VR constitue un excellent moyen pédagogique pour les soins. En effet, le personnel soignant peut utiliser les simulations pour fournir une reconstruction détaillée des parties du corps. De cette manière, le patient disposera d’une vision complète et réaliste d’une intervention, des effets d’une maladie ou d’un traitement.
5. Offrir un confort thérapeutique avec des casques de réalité virtuelle
La réalité virtuelle thérapeutique a pour but de réduire la douleur et l’anxiété des patients. Comment y parvient-elle ? La VR conjugue plusieurs procédés qui favorisent une profonde détente :
- des principes hypnotiques qui s’appuient sur les effets anxiolytiques de l’hypnose ;
- une expérience auditive complète basée sur la relaxation par la musique ;
- un environnement 3D cohérent et réactif.
Grâce à son aspect relaxant, la réalité augmentée détourne l’attention du patient pour lui apporter un apaisement durable et faciliter les procédures anxiogènes ou douloureuses comme une ponction pour FIV, une anesthésie locorégionale ou des injections de PRP. Elle permet de réduire l’utilisation de traitement médicamenteux, voire de s’en abstenir, et favorise la récupération du patient en limitant les complications postopératoires.
Les soignants peuvent également profiter de ce dispositif pour relâcher la pression et la charge mentale liées à leurs conditions de travail épuisantes. Ce moment de bien-être offre une déconnexion instantanée et une prévention face aux risques psychosociaux.
La réalité virtuelle en santé s’impose aujourd’hui, que ce soit au service du médecin dans sa pratique, de la formation des professionnels de santé ou du patient en thérapie ou en rééducation. Chez Healthy Mind, nous avons choisi d’employer ce dispositif médical pour soulager les anxiétés des patients et faciliter le travail du corps médical. Pour en savoir davantage, n’hésitez pas à consulter les cas d’applications de nos casques de réalité virtuelle.