Selon le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, les maladies cardiovasculaires ou cardio-neurovasculaires représentent la première cause de mortalité dans le monde et la deuxième en France, après les cancers. Grâce à la prévention et aux progrès thérapeutiques, ces chiffres baissent depuis quatre décennies. Néanmoins, elles restent un des principaux motifs de consommation de soins pour 15 millions de personnes traitées pour maladie, risque cardiovasculaire ou diabète. Face à cet enjeu de santé publique, la réalité virtuelle thérapeutique propose une solution ergonomique pour diminuer la prise d’anxiolytiques et d’analgésiques. Comment s’intègre le casque VR dans la prise en charge cardiaque ? Après un tour d’horizon des cas d’usages de la réalité virtuelle en cardiologie, vous découvrirez tout l’intérêt de cet accompagnement dans le service et les bénéfices du dispositif Healthy Mind.
Quelles sont les opérations cardiaques possibles avec un casque VR ?
Parmi les opérations les plus courantes en cardiologie figurent les explorations électrophysiologiques, les traitements interventionnels et les poses de prothèses rythmiques. Cependant, ces procédures se réalisent généralement sous sédation consciente et emploient des opioïdes ou des benzodiazépines. La perspective d’assister aux interventions génère souvent de l’anxiété et de l’inconfort chez les patients, d’où la nécessité d’un soutien médicamenteux.
Par ailleurs, le profil des patients suppose une surveillance accrue sur ces aspects. En effet, la dépression et l’anxiété font partie des facteurs physiologiques associés au développement des maladies cardiovasculaires, comme le démontre l’étude Immersive Virtual Reality Therapy As a Support for Cardiac Rehabilitation: A Pilot Randomized-Controlled Trial de Szczepańska-Gieracha J et al.
Le bien-être des patients tout au long du parcours de soin influence les résultats et la récupération, aussi bien psychologique que physiologique. L’intérêt d’une solution non pharmacologique s’impose alors rapidement. Dans ce contexte, l’hypnose a prouvé son efficacité analgésique à travers plusieurs procédures :
- ablation percutanée d’arythmie ;
- implantation d’un défibrillateur sous-cutanée ;
- ablation de fibrillation auriculaire ;
- ablation de flutter.
La solution Healthy Mind s’appuie sur l’hypnose et d’autres techniques thérapeutiques pour approfondir le soulagement ressenti pendant les procédures. Dès lors, la réalité virtuelle thérapeutique offre une alternative non pharmacologique dans la gestion de la douleur et de l’anxiété liées à des interventions cardiaques diverses :
- échocardiographie transœsophagienne ;
- test d’inclinaison ;
- échocardiographie de stress ;
- coronarographie ;
- pose de pacemaker ;
- cathétérisme cardiaque ;
- angioplastie ;
- fibrillation auriculaire ;
- pontage aorto-coronarien (PAC) ;
- stimulateur cardiaque implantable ;
- post AVC ;
- opération pour sténose aortique et sténose carotidienne ;
- isolation des veines pulmonaires ;
- électromyogramme (EMG) douloureux.
Quel est l’intérêt de l’accompagnement en réalité virtuelle dans le service de cardiologie ?
1. Apaiser l’anxiété pré-opératoire des patients
Si l’anxiété est une réaction normale et saine face à une menace, une exposition prolongée nuit considérablement à la santé. La Fédération Française de Cardiologie (FFC) explique :
« en tant que cardiologues, le stress nous préoccupe. Il peut provoquer des accidents cardio-vasculaires directs. Et aussi, par son impact sur notre hygiène de vie, il agit indirectement en renforçant d’autres situations à risque comme l’insomnie, le tabagisme, la mauvaise alimentation, la sédentarité et la prise de poids. »
Dans le contexte d’une opération cardiaque, l’exposition du patient au stress implique des conséquences sur la prise en charge et la récupération postopératoire. Parmi les conseils de la FFC pour réduire l’anxiété figure la cohérence cardiaque, une pratique intégrée dans les immersions de Healthy Mind aux côtés de l’hypnose.
La réalité virtuelle transforme la perception anxiogène de l’environnement hospitalier et l’anxiété qu’il peut parfois générer. Au lieu de se concentrer sur l’intervention en cours ou à venir et les bruits des appareils, le patient découvre un univers apaisant conçu pour le ressourcer et l’évader. En ce sens, la VR se place comme une alternative non médicamenteuse efficace pour calmer les inquiétudes et transporter les patients dans un cadre relaxant.
2. Alléger la douleur lors d’une cardiologie interventionnelle
La réalité virtuelle thérapeutique déploie un effet analgésique en s’appuyant sur la technique du détournement de l’attention. À l’aide de stimulations multisensorielles, les patients se concentrent sur leur expérience positive plutôt que sur leurs sensations douloureuses.
Les études de Hoffman et al. fournissent des preuves physiologiques de ce phénomène grâce à la réalisation d’IRM fonctionnelles. Les résultats montrent une diminution de l’activité cérébrale dans les aires impliquées dans le traitement des stimuli nociceptifs.
Pendant des procédures moins invasives comme l’angioplastie ou la pose d’un stent, l’utilisation de la VR aide le patient à focaliser son attention ailleurs, limitant ainsi sa perception de la douleur.
Si l’hypnose dans le milieu hospitalier démontre des effets similaires, son recours en réalité virtuelle facilite la suggestion pour les patients freinés dans leur capacité d’imagination. Cette approche non pharmacologique se montre particulièrement bénéfique pour réduire les effets secondaires liés à la médication.
3. Favoriser la prise en charge des soignants
L’anxiété et la douleur n’affectent pas seulement l’expérience des patients, mais aussi celle du personnel médical encadrant la prise en charge cardiologique. L’utilisation de la VR pour apaiser l’anxiété et la douleur réduit le besoin de sédation et de médicaments, ce qui simplifie le suivi et la gestion post-opératoires.
Grâce à ce soutien, les soignants se concentrent sur les aspects techniques et humains des soins sans être distraits par la gestion des effets secondaires médicamenteux ou les mouvements causés par la gêne du patient.
En gagnant en sérénité et en confort, le patient atteint un état qui facilite l’acte médical et le travail des équipes médicales. En somme, la VR permet d’améliorer l’efficacité des soins tout en réduisant le stress des soignants, créant ainsi un environnement de travail plus serein et productif.
Réalité virtuelle en cardiologie : les bénéfices du dispositif Healthy Mind
Un exercice de respiration profonde conçu pour les patients en cardiologie
La solution Healthy Mind a été conçue pour dissiper la douleur et promouvoir la détente. Nos immersions s’appuient sur plusieurs procédés thérapeutiques pour parvenir à ce résultat, dont la respiration profonde. Pour garantir la récupération après une intervention, le service de chirurgie thoracique et vasculaire du CHU de Montpellier recommande par exemple des séries de plusieurs répétitions respiratoires.
Dans cette optique, nous avons élaboré en collaboration avec l’UMC Amsterdam un protocole avec une interface personnalisable à destination des patients ayant subi une opération cardiaque. Avec des données paramétrables, vous pouvez modifier la durée d’inspiration, de souffle retenu et d’expiration. Chaque phase dure 4 secondes par défaut. Ensuite, vous choisissez le nombre d’exercices qui composent votre séance. Vous définissez le moment où la séquence démarre, puis consultez la progression depuis votre espace.
L’accompagnement d’un logiciel de réalité virtuelle offre un moyen ludique de suivre les recommandations hospitalières. Le dispositif s’intègre facilement dans le parcours de soin et le patient conserve son autonomie. Bien que l’origine de cette création concerne les patients en cardiologie, cette méthode s’est désormais généralisée aux autres cas d’application de la réalité virtuelle en santé.
Intérêt de la réalité virtuelle lors de l’implantation de dispositifs cardiaques : zoom sur notre étude clinique
En plus d’avoir un impact sur le vécu des patients, la douleur et l’anxiété périopératoires sont associées à des risques de complications plus élevés et à des temps de récupération prolongés. Parmi les interventions cardiaques, l’implantation d’un pacemaker peut être une procédure particulièrement douloureuse et anxiogène.
Jersey General Hospital a mené une étude pilote pour évaluer les effets de la réalité virtuelle périopératoire chez les patients subissant cette intervention. Vingt participants ont été sélectionnés pour être éligibles, l’âge moyen étant de 81,5 ans.
Le groupe de contrôle a reçu les soins habituels : anesthésie locale (lidocaïne à 1 %) sur le site d’implantation du pacemaker et utilisation de midazolam par voie intraveineuse à la discrétion de l’opérateur. Le groupe d’intervention a bénéficié d’une méditation guidée immersive avec le dispositif de réalité virtuelle thérapeutique Healthy Mind pendant la procédure, en plus des soins standards. Les résultats sont surprenants :
- – 39 % de douleur ;
- – 14 % de consommation d’anxiolytiques.
Cette étude confirme la pertinence de la réalité virtuelle en cardiologie pour apaiser durablement les patients et réduire la prise de médicaments.
Une solution adaptée pour les patients ayant des pathologies cardiaques lors d’autres interventions
Le recours au casque de réalité virtuelle ne se limite pas aux interventions dans le service de cardiologie, il s’étend aussi aux patients ayant des pathologies cardiaques lors d’autres procédures. Nous l’avons vu, l’anxiété fait partie des facteurs physiologiques influençant la qualité des soins et de la récupération. Les immersions permettent aux patients de vivre leur prise en charge plus sereinement et donc de diminuer les risques de complications.
Un médecin de l’hôpital Bicêtre dans le Val-de-Marne témoigne sur l’emploi du dispositif Healthy Mind auprès de personnes présentant des problèmes cardiaques pendant une coloscopie :
« Plusieurs patients à pathologie cardio-pulmonaire très grave et à risque anesthésique majeur (ex. hypertensions artérielles pulmonaires primitives), dont certains en bilan avant greffe cardio-pulmonaire, ont bénéficié de coloscopies complètes (dont 2 avec polypectomies) sous sédation légère (doses anesthésiques très réduites par rapport au protocole habituel) dans des conditions confortables et avec une très bonne satisfaction des patients. »
En intégrant la VR dans différentes spécialités médicales, les hôpitaux offrent un meilleur confort et réduisent l’anxiété des patients tout en minimisant l’utilisation de sédatifs et d’analgésiques.
La réalité virtuelle en cardiologie n’est pas une simple avancée technologique, elle est une véritable révolution dans la prise en charge médicale. Le dispositif Healthy Mind transforme l’expérience patient en proposant une alternative non pharmacologique pour gérer la douleur et l’anxiété avant, pendant et après les interventions cardiaques. Au-delà des bénéfices pour les utilisateurs, la VR en cardiologie se révèle être un outil précieux pour les soignants, optimisant les pratiques cliniques et renforçant la qualité des soins. Si vous souhaitez découvrir le fonctionnement de notre solution, n’hésitez pas à demander une démonstration.
Sources :
- Barbero U, Ferraris F, Muro M, Budano C, Anselmino M, Gaita F. Hypnosis as an effective and inexpensive option to control pain in transcatheter ablation of cardiac arrhythmias: J Cardiovasc Med 2018 ;
- Scaglione M, Peyracchia M, Battaglia A, Di Donna P, Cerrato N, Lamanna A, et al. ;
- Subcutaneous implantable cardioverter-defibrillator implantation assisted by hypnotic communication in a patient with Brugada syndrome. Hear Case Rep 2020 ;
- Scaglione M, Battaglia A, Di Donna P, Peyracchia M, Bolzan B, Mazzucchi P, et al. Hypnotic communication for periprocedural analgesia during transcatheter ablation of atrial fibrillation. IJC Heart Vasc 2019 ;
- Garcia R, Bouleti C, Li A, Frasca D, El Harrouchi S, Marechal J, et al. Hypnosis Versus Placebo During Atrial Flutter Ablation. JACC Clin Electrophysiol 2020 ;
- C. Brown, et al. Virtual reality – a new addition to the anxiolytic armamentarium during implantation of cardiac devices, European Journal of Arrhythmia & Electrophysiology, 2022.
