« En 1 h, j’ai sauvé 3 vies » lance le slogan de l’Établissement français du sang (EFS) pour encourager la mobilisation nationale. Si la démarche du don est sans aucun doute louable, un grand nombre de personnes ne franchissent pas encore la porte des points de collectes. Pourtant, cette démarche demeure essentielle pour assurer l’autosuffisance en matière de produits sanguins en France, que ce soit pour les malades à l’hôpital ou pour la production de médicaments. Dès lors, quels sont les freins qui retiennent les non-donneurs ? Dans cet article, nous questionnons ces obstacles qui empêchent encore de multiples Français de passer à l’acte et évoquons comment la réalité virtuelle se positionne comme un soutien précieux pour dépasser certains d’entre eux.
Donner son sang : à quoi ça sert ?
Malgré toutes les innovations médicales qui fleurissent chaque année, aucun traitement ni médicament de synthèse n’est à ce jour capable de reproduire le sang humain. Pourtant, son utilisation reste incontournable dans de nombreuses configurations à l’hôpital :
- les situations d’urgence comme les hémorragies, pendant une opération chirurgicale, un accouchement ou à la suite d’un accident ;
- les besoins chroniques tels que les maladies du sang et les cancers qui nécessitent parfois un suivi et des transfusions régulières (leucémie, lymphomes, myélomes, myélodysplasies, etc.) ;
- la fabrication de médicaments.
Chaque année, les dons du sang permettent de soigner 1 million de malades. Parmi eux, 47 % des patients transfusés le sont dans le cadre du traitement de maladie du sang ou de cancers et 35 % le sont lors d’interventions chirurgicales.
Les hémorragies représentent la principale source de besoins en sang pour les hôpitaux et les urgentistes. En effet, dans de telles situations, les poches de sang doivent être disponibles en moins d’une demi-heure. D’autant plus que les produits sanguins issus des dons du sang possèdent une durée de vie limitée :
- 7 jours pour les plaquettes ;
- 42 jours pour les globules rouges ;
- 365 jours pour le plasma.
Pour répondre aux besoins nationaux, l’Établissement français du sang (EFS) 10 000 dons tous les jours sont nécessaires. Avec plus de 115 maisons du don, ainsi que 40 000 points de collecte mobiles (lieux publics, entreprises, universités, etc.), le don du sang se montre accessible dans la plupart des régions. Et pour cause, la mobilisation régulière et continue s’avère essentielle pour répondre aux besoins hospitaliers et pharmaceutiques en produits sanguins labiles.
Les principaux freins au don du sang
Le don du sang constitue un acte essentiel pour la prise en charge des malades, c’est pourquoi les recherches psychosociales sur les comportements ont cherché à identifier les facteurs qui incitent ou non à réaliser des dons. Si pour les primo-donneurs, les freins se révèlent d’ordre logistique ou organisationnel, les raisons diffèrent pour les non-donneurs qui possèdent diverses barrières personnelles.
En France, le don du sang est un acte solidaire et bénévole, ces principes fondateurs empêchent la transfusion sanguine d’être rémunérée, contrairement aux États-Unis par exemple. De ce fait, le don du sang possède une image favorable et l’intention de donner reste largement partagée.
Cependant, malgré cette perception positive, beaucoup ne passent pas à l’acte et plusieurs peurs sont en cause :
- la crainte de l’aiguille, un des principaux obstacles au don du sang d’après l’étude Sojka et Sojka (2008) ;
- l’appréhension de voir du sang ;
- l’angoisse d’attraper des maladies ;
- la quantité de sang prélevé et la possible fatigue qui s’ensuit ;
- la période d’attente.
En plus de ces freins, les non-donneurs considèrent l’acte de donner comme intrusif, complexe, froid et parviennent difficilement à matérialiser le devenir du sang collecté.
Don du sang et réalité virtuelle : un moyen efficace pour vaincre les appréhensions
Si la réalité virtuelle ne peut surmonter les barrières pratiques liées au don du sang, elle peut en revanche agir sur les freins émotionnels.
Élaborée en étroite collaboration avec des médecins et experts en neurosciences, la solution Healthy Mind s’appuie sur les capacités cognitives du cerveau dans le but de moduler les voies de la douleur. Pour cela, le dispositif se sert de stimulations visuelles et auditives, du détournement de l’attention et d’autres principes à l’efficacité relaxante et anesthésiante prouvée comme la musicothérapie, l’hypnose ou la cohérence cardiaque. La combinaison de ces outils produit un logiciel entièrement paramétrable capable de réduire la douleur et les angoisses.
En ce sens, l’utilisation de la réalité virtuelle dans le cadre du don du sang présente plus d’un intérêt. Les immersions permettent une meilleure gestion de l’anxiété, un aspect particulièrement problématique pour les non-donneurs. En plongeant les utilisateurs dans un environnement de haute qualité graphique, ces derniers parviennent à s’extraire d’un paysage anxiogène et de se concentrer sur un paysage conçu pour les détendre. De cette manière, la crainte de l’aiguille ou la peur du sang se dissipent.
Grâce aux casques de réalité virtuelle, le don du sang peut être vécu comme une expérience ludique et encourager le passage à l’acte pour les primo-donneurs et les non-donneurs. Par ailleurs, l’utilisation d’un tel dispositif pendant les phases d’attente participe à diminuer les freins liés à l’anticipation de la piqûre à venir. Pour les donneurs réguliers, l’immersion propose un cadre divertissant et relaxant, d’autant plus que cette technologie fait généralement l’objet d’une curiosité et d’un fort intérêt de découverte.
D’autre part, la réduction des appréhensions à l’aide de la réalité virtuelle permet au personnel médical de se concentrer sur l’aspect pédagogique du don, notamment le parcours du sang collecté. Pour plus de renseignements sur la procédure, le site de l’EFS fournit des réponses aux questions les plus fréquentes.
Donner son sang constitue un acte dont la nécessité est largement reconnue. Pour pallier les craintes des non-donneurs, la réalité virtuelle Healthy Mind répond à différents freins comme la peur de la vue du sang ou celle d’avoir mal. Avec un dispositif non invasif, ludique, réglable et léger, les casques s’adaptent parfaitement aux besoins de mobilité et de praticité des points de collectes. Si vous souhaitez découvrir les immersions et tester les appareils, nous serons ravis de vous proposer une démonstration.
Sources :
- Johanna Charbonneau, INRS (Institut national de la recherche scientifique), Étudier les motivations au don de sang : l’apport de la psychologie et de la sociologie, Note de recherche ;
- Laure Ambroise, Isabelle Prim-Allaz, Martine Séville. Attirer et fidéliser les donneurs de sang. 2010. halshs-00519515v2 ;
- Emmanuelle Boch, Jean-Luc Giannelloni, Don du sang : comprendre la logique des donneurs et la valeur du don pour encourager le recrutement et la fidélisation des donneurs ;
- Santé publique France, Donneurs de sang en France : chiffres clés 2019-2021 ;
- Pourquoi donner ?, EFS (Établissement français du sang).