Comment la réalité virtuelle permet-elle de se relaxer avant/pendant une coloscopie ?
S’il y a bien un examen qui ne suscite pas l’engouement des patients, c’est bien celui du côlon. Pourtant essentiel pour dépister les risques de maladies comme les polypes du côlon, le cancer colorectal, la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique, il n’en demeure pas moins inconfortable. D’ailleurs, l’utilisation de l’anesthésie générale durant la procédure n’est pas étrangère au sentiment anxiogène des patients. En effet, le recours à une sédation implique un temps de récupération plus long et de possibles effets secondaires. Et si vous pouviez réaliser l’examen du côlon sans avoir recours à l’anesthésie générale ? C’est possible avec l’immersion des lunettes 3D. Nous développons dans cet article toutes les raisons pour lesquelles la coloscopie et la réalité virtuelle font bon ménage.
Comment se déroule l’examen de la coloscopie dans le service de gastro-entérologie ?
La coloscopie correspond à un examen du côlon pratiqué à l’aide d’un instrument nommé le coloscope. Cet outil se compose d’un tube souple sur lequel sont attachées une lampe et une caméra miniature reliée à un moniteur. Grâce à ce matériel, le praticien dispose d’un visuel précis et direct de l’intervention. Lors de l’examen, le coloscope est introduit par l’anus puis progressivement conduit jusqu’au côlon. Afin d’obtenir une meilleure visibilité de toutes les parois, un gaz est insufflé dans l’intestin.
L’examen de la coloscopie dure environ trente minutes et se réalise en ambulatoire, ce qui implique que le patient pourra retourner chez lui quelques heures après son réveil, à condition qu’il soit raccompagné.
Il existe trois méthodes pour mener une coloscopie :
- sous anesthésie générale ou sédation forte : dans ce cas, le médecin injecte un anesthésique par voie intraveineuse afin de plonger le patient dans un état de sommeil ;
- sous sédation légère : le praticien propose un calmant afin que le patient se détende au cours de l’examen, pour lequel il demeure conscient ;
- sans recours à l’anesthésie ou à la sédation : la coloscopie se déroule sans intervention médicamenteuse à la demande du patient ou à la suite de contre-indications médicales. Cependant, l’intervention reste inconfortable pour le patient, le recours à une méthode de relaxation thérapeutique est donc vivement encouragé.
Comment fonctionne la réalité virtuelle et quels sont ses bienfaits ?
La réalité virtuelle thérapeutique associe plusieurs principes pour favoriser la détente. L’immersion proposée par cette technologie plonge l’utilisateur dans un environnement spécialement conçu pour apaiser ses angoisses. Le réalisme des décors et l’interactivité du processus l’amènent à se dissocier de la réalité pour se focaliser sur ce paysage optimisé. En plus de l’utilisation du visuel, le dispositif s’accompagne d’une atmosphère sonore qui s’appuie sur les bienfaits de la musicothérapie. Un discours hypnotique suit l’évolution du thème choisi et s’adapte ainsi au rythme de ce voyage sensoriel. Enfin, des exercices de respiration intégrés offrent une meilleure gestion du stress et des émotions.
L’ensemble de ces composants garantissent un moment hors du temps, loin de la douleur et de l’ambiance parfois anxiogène de l’hôpital. Pour améliorer encore davantage l’expérience, les immersions que nous concevons chez Healthy Mind ne présentent pas de cybercinétose, c’est-à-dire qu’elles ne provoquent pas de sensation similaire au « mal des transports ».
L’avantage des casques de réalité virtuelle dans le milieu médical est qu’ils s’adaptent parfaitement aux positions des patients. La durée des simulations demeure modulable tout au long du processus, de 5 à 80 minutes. Les soignants gardent alors le contrôle de l’application avec une tablette et peuvent même communiquer avec leur patient par le biais d’un message ou du microphone. Un accompagnement verbal reste donc disponible et personnalisable durant toutes les phases de l’immersion. Simple d’utilisation, robuste et sécurisée, la réalité virtuelle s’intègre parfaitement dans le parcours de soins.
Coloscopie et réalité virtuelle : pourquoi est-ce que ça marche ?
Plus notre esprit se focalise sur une sensation, plus celle-ci se renforce. Il suffit de penser à une douleur pour qu’elle s’amplifie à la limite du supportable. Quand les interventions médicales présentent en plus une action invasive, il est très difficile de s’en détourner. Le simple fait de demander au patient de se détendre ne parvient pas à créer une réaction suffisamment puissante pour qu’elle soit effective. En revanche, la réalité virtuelle parvient à distancer l’utilisateur de l’expérience qu’il vit. Les sons et la vision de l’environnement hospitalier n’a plus d’emprise angoissante, ils ont été remplacés par un tout autre paysage.
Lorsque Hunter Hoffman utilise la réalité virtuelle à des fins thérapeutiques pour la première fois sur des patients grands brûlés, il constate une évolution de l’activité cérébrale. En effet, les régions impliquées dans la gestion des émotions et le contrôle de la douleur évoluent avec l’utilisation de la VR (virtual reality), comme le révèlent les IRM (imagerie par résonance magnétique) qu’il a réalisées. Les résultats ne se font pas attendre : les patients ressentent une diminution de 25 à 50 % de l’intensité et du caractère désagréable des douleurs.
L’effet anxiolytique et analgésique de l’hypnorelaxation a ensuite fait l’objet de nombreuses études qui n’ont cessé d’en démontrer les bienfaits. La coloscopie souffre d’une anticipation négative de la part des patients et touche une zone intime qui rend l’intervention inconfortable. La réalité virtuelle permet de dépasser facilement ce blocage.
Opter pour l’hypnorelaxation plutôt que l’anesthésie générale pour passer l’examen du côlon
Le service de gastro-entérologie du CHRU de Nancy a fait confiance au dispositif Healthy Mind et propose aujourd’hui des coloscopies sous réalité virtuelle. Alors que l’épidémie de Covid-19 monopolisait les blocs opératoires, 95 examens sous hypnorelaxation ont pu être menés depuis la fin de l’année 2020. Le Dr Julien Sitte indique ainsi que 80 % des patients se montrent satisfaits par cette approche alternative. Ce résultat est d’autant plus révélateur que la procédure de l’examen du côlon reste l’une des plus stressantes et inconfortables.
Nous souhaitons vous partager le retour de Josette, 84 ans, qui a délaissé l’anesthésie générale au profit des lunettes virtuelles :
« Des coloscopies, j’en ai déjà eu, mais j’étais endormie. C’est la première fois avec cette méthode et je me sens très bien, c’est super ! »
Au lieu de se concentrer sur les gestes médicaux, Josette comme les autres patients du CHRU de Nancy ont reporté leur attention sur un environnement plus relaxant. L’utilisation de la réalité virtuelle à la place de l’anesthésie générale permet aussi de réduire le temps d’hospitalisation et de s’affranchir des effets secondaires de la sédation. Au lieu d’une demi-journée à l’hôpital, l’hypnorelaxation permet aux patients de partir environ une heure après l’intervention.
À ce propos, le Dr Julien Sitte déclare à Isabelle Baudriller de France Bleu Sud Lorraine :
« Les effets secondaires d’une anesthésie générale ne sont pas toujours anodins et peuvent perdurer plusieurs jours. Cela présente aussi des risques non négligeables chez les personnes âgées par exemple. C’est pourquoi les patients éligibles accueillent volontiers l’hypnorelaxation quand nous la leur proposons en consultation. »
Vous souhaitez proposer la réalité virtuelle à vos patients pour leur examen du côlon ? Nous serions ravis de vous présenter le dispositif plus longuement, n’hésitez pas à nous contacter pour que nous organisions une démonstration.