Les douleurs chroniques : qu’est-ce que c’est et comment les prendre en charge ?

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La douleur est souvent vécue comme une fatalité. Omniprésente dans les consultations, elle serait à l’origine de ⅔ des visites médicales. Bien qu’elle soit difficile à quantifier et à qualifier, la recherche affine ses constats sur ces maux qui bousculent tant notre quotidien. Les douleurs chroniques regroupent un large panel de symptômes et affectent un nombre grandissant de patients. Comment, dès lors, les prendre en charge ? Lutter contre la douleur chronique implique de comprendre ses enjeux et ses différentes formes, c’est ce que nous allons découvrir dans cet article.

 

Comprendre la douleur chronique pour mieux la soulager

 

Concrètement, que se passe-t-il quand on a mal ?

 

L’Association internationale pour l’étude de la douleur (IASP) explique que « la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, décrite dans ces termes »

La douleur apparaît dès lors comme subjective, intrinsèquement liée au ressenti du patient, ce qui rend son étude, et donc sa détection, plus complexe. Néanmoins, l’information douloureuse suit un parcours défini dans l’organisme. Par exemple, dans le cas d’une brûlure, les terminaisons nerveuses en question vont être stimulées. Celles-ci peuvent être associées aux muscles, aux articulations, aux viscères ou à la peau. Ces informations vont se propager le long des nerfs nocicepteurs, puis atteindre la moelle épinière et enfin le cerveau. Le signal n’est interprété qu’au moment de cette dernière étape, lorsque le cerveau le décrypte comme douloureux. Le membre en contact avec la surface brûlante aura été retiré grâce à l’arc réflexe de la moelle épinière. 

La douleur aiguë constitue un rôle d’alarme afin de protéger l’organisme face à un stimulus thermique, chimique ou mécanique. Cependant, lorsque la douleur devient chronique, ce mécanisme n’est plus justifié, la douleur devient donc une maladie en elle-même.

 

La définition d’une douleur chronique par l’OMS

 

Une douleur est définie comme chronique lorsqu’elle dure ou resurgit pendant plus de trois mois. Le syndrome douloureux chronique apparaît dans la Classification internationale des Maladies (CIM-11) sous deux catégories : primaire et secondaire.

 

La douleur chronique primaire

 

Considérée comme une maladie en soi, elle est caractérisée par une incapacité, voire une invalidité, ou une détresse émotionnelle qui ne peut s’expliquer qu’avec un diagnostic de douleur chronique. Cette catégorie inclut : 

  • les douleurs chroniques généralisées telles que la douleur du bas du dos non spécifique, la fibromyalgie ou le syndrome douloureux régional complexe ;
  • les douleurs musculo-squelettiques chroniques ;
  • les maux de tête ; 
  • les affections primaires comme le syndrome du côlon irritable ou la douleur pelvienne chronique.

La douleur chronique secondaire

 

Cette fois-ci, la douleur chronique est un symptôme d’une maladie sous-jacente et fait alors partie d’une des six catégories suivantes :

  • douleur chronique liée aux cancers ;
  • douleur neuropathique chronique ;
  • douleur chronique post-chirurgicale ou post-traumatique ;
  • Céphalées ou douleurs orofaciales chroniques ;
  • douleur musculo-squelettique chronique secondaire (à la suite d’une inflammation persistante) ;
  • douleur viscérale chronique secondaire.

Quels sont les types de douleurs chroniques ?

 

Selon les mécanismes physiologiques en jeu, différentes formes de douleurs peuvent être identifiées : 

  • les douleurs inflammatoires, associées aux phénomènes d’inflammation, sont souvent des douleurs articulaires ;
  • les douleurs neuropathiques, liées à des troubles du système nerveux central et périphérique, comme des lésions du nerf sciatique ou de la moelle épinière ;
  • les douleurs mixtes regroupent à la fois un aspect inflammatoire et neuropathique et se rencontrent généralement lors de cancers ou après une chirurgie.

Utilisation de la réalité virtuelle pour apaiser la douleur chronique.

 

Tour d’horizon de la situation 

 

La douleur chronique affecte un nombre grandissant de patients. Sa détection et son traitement font l’objet d’une intense recherche scientifique. Où en sommes-nous exactement ?

Combien de personnes sont touchées par des douleurs chroniques ?

 

D’après l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), 30 % de la population générale serait touchée par une douleur chronique et cette incidence augmenterait d’ailleurs avec l’âge. Les femmes et les catégories socioprofessionnelles défavorisées seraient les plus impactées, de même que les professions manuelles et les habitants de milieu rural. Facteur préoccupant, ⅔ de ces cas souffriraient d’une douleur d’intensité modérée à sévère. D’autre part, les douleurs chroniques accompagnent régulièrement des dépressions, des troubles du sommeil et une anxiété globale.

Quelles sont les parties du corps les plus mentionnées ? Le dos, le cou, les épaules, la tête et l’abdomen. La fameuse migraine toucherait par exemple 11 millions de personnes.

 

L’état de la recherche scientifique sur la douleur chronique 

 

Beaucoup de travaux visent à personnaliser le traitement de la douleur chronique, que ce soit pour les médicaments actuels ou ceux en développement. La recherche de pistes thérapeutiques pour lutter contre la douleur chronique apparaît néanmoins nécessaire pour pallier les effets secondaires des solutions médicamenteuses sur le long terme. L’acupuncture, la sophrologie ou l’hypnose sont des approches non pharmacologiques qui ont pris une grande importance dans les centres antidouleur. 

La compréhension des mécanismes en jeu dans la douleur chronique a permis de s’apercevoir que la douleur n’est pas uniquement neuronale. En effet, les cellules filiales du système nerveux central et quelques cellules immunitaires interviennent dans son apparition. Par ailleurs, la découverte du phénomène de sensibilisation périphérique et centrale a mis en valeur l’hypersensibilité à la douleur qui existe après une intervention chirurgicale ou une lésion nerveuse. Ce dernier constat explique ainsi pourquoi, chez certains patients, des événements douloureux postérieurs sont vécus de façon exacerbée. 

D’autre part, la douleur peut désormais être identifiée, visualisée et même quantifiée au niveau cérébral grâce à des techniques d’imagerie cérébrale comme l’IRM fonctionnelle (IRMf). En France, le Réseau Inserm de recherches sur la douleur regroupe des équipes autour de cette thématique et contribue aux avancées dans la prise en charge de la douleur chronique.


IRM fonctionnelle de l'activité d'un cerveau avec et sans réalité virtuelle.

Analyse de groupe par IRMf montrant l’absence de VR pendant 3,5 minutes par rapport à la VR pendant 3,5 minutes.

Les sujets ont montré une réduction significative de l’activité cérébrale liée à la douleur lorsqu’ils étaient dans la réalité virtuelle : cortex cingulaire antérieur, zones somatosensorielles primaires et secondaires, insula et thalamus.

 

L’apport de la réalité virtuelle pour lutter contre la douleur chronique

 

Parmi les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), l’EMDR (désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires) et l’hypnose, la réalité virtuelle apparaît comme un acteur non négligeable pour apaiser les douleurs chroniques. Elle s’inscrit dans les solutions non médicamenteuses, non invasives, avec un réel potentiel thérapeutique. Son efficacité a déjà été prouvée pour le traitement de la douleur aiguë et des soins périopératoires. Son utilisation dans le cas de la douleur chronique est, de ce fait, particulièrement pertinente. 

Une étude scientifique sur l’effet de la réalité virtuelle dans le cas de douleurs chroniques valorise son action analgésique pendant et après la session. Bien que d’autres expériences soient nécessaires, ces premières conclusions mettent en lumière cette solution pour lutter contre la douleur chronique.

La réalité virtuelle permet de modifier les perceptions neurosensitives des zones douloureuses. En d’autres termes, elle focalise l’attention du cerveau sur une activité plutôt que sur les douleurs. Les environnements réalistes en 3D ne sont pas l’unique atout de ce traitement non pharmacologique. En effet, les principes d’hypnose, de musicothérapie et de cohérence cardiaque sont employés en synergie pour soulager l’anxiété des patients et procurer du bien-être. 



Très active, la recherche scientifique a permis de mieux comprendre le syndrome chronique douloureux et d’améliorer la prise en charge des patients. Les techniques thérapeutiques ont un intérêt majeur dans ces traitements et la réalité virtuelle apparaît comme une solution efficace pour lutter contre la douleur chronique. Nous ne doutons pas que nos casques de réalité virtuelle apportent du soulagement aux maux ressentis et nous vous proposons de l’expérimenter pour vous faire votre propre opinion. N’hésitez pas à nous contacter pour organiser une démonstration.

 

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