Les immersions dans un environnement virtuel se démocratisent de plus en plus. Des secteurs variés comme l’éducation, la médecine ou l’architecture adoptent ces nouvelles technologies à des fins pédagogiques, thérapeutiques ou récréatives. Face à cet engouement, il est légitime de se poser la question des conséquences de la VR, notamment lors d’une exposition prolongée aux lunettes 3D. Existe-t-il vraiment des effets secondaires de la réalité virtuelle et faut-il s’en méfier ? Nous apportons des éclaircissements dans cet article.
La conséquence de l’immersion : un bousculement des sens
Au cours d’une immersion dans un univers virtuel, notre organisme cherche des repères et s’adapte constamment. Pour réussir cette prouesse cognitive, notre cerveau réalise un effort considérable. Cette gymnastique peut cependant perturber nos sens qui ne parviennent pas, parfois, à dissocier le réel de l’immersion.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a réalisé en juin 2021 un rapport d’expertise collective sur la réalité virtuelle et ses conséquences. Cette évaluation rapporte plusieurs effets secondaires, dont les incongruences sensorielles. Ces phénomènes surviennent dès lors que les signaux sensoriels reçus diffèrent entre eux, par exemple lorsque les yeux perçoivent une information que le corps ne parvient pas à ressentir. Cet écart peut se traduire par des difficultés à s’orienter dans l’espace une fois de retour dans le monde réel.
De plus, certains troubles ou phobies ne disparaissent pas après avoir enfilé des lunettes 3D. En effet, si un utilisateur présente une peur du vide, éprouve facilement des vertiges ou angoisse dans les espaces restreints, alors il peut expérimenter les mêmes sensations dans une immersion.
Le mal des transports virtuel : la cybercinétose
La cybercinétose s’apparente à la sensation éprouvée par les personnes souffrant d’un mal des transports. Elle se traduit par des symptômes inconfortables tels que :
- pâleur ;
- troubles visuels ;
- désorientation ;
- sensation de malaise ;
- nausées ;
- vomissements ;
- tachycardie ;
- hypersalivation.
Ce phénomène reste un des principaux effets secondaires de la réalité virtuelle puisqu’il affecte 30 à 50 % des utilisateurs selon un sondage commandé par l’Anses. Cette proportion varie en fonction du support d’interaction dans l’immersion et de l’âge. Néanmoins, les symptômes apparaissent généralement dans les cinq minutes qui suivent le début de l’expérience et disparaissent rapidement après la séance.
Certains contenus se montrent susceptibles d’augmenter la cybercinétose comme des parcours de type montagnes russes. Le champ visuel sollicité joue également un rôle : plus il sera large, plus les symptômes se révéleront importants.
Les troubles de la vision : une conséquence d’un usage prolongé de la VR
Pour produire l’immersion dans un environnement fictif, le logiciel de réalité virtuelle crée l’illusion d’un paysage à distance. Cependant, la proximité de l’écran reste incontestable. Le rapport entre ces deux valeurs distinctes et contradictoires peut engendrer un conflit avec le réflexe d’accommodation-convergence. De quoi s’agit-il exactement ?
L’accommodation correspond à la mise au point du regard et la convergence intervient lorsque les yeux se focalisent sur un objet proche. De ce fait, le cerveau ressent une confusion face à des informations divergentes : un environnement distant, mais très proche des yeux. Ce conflit entraîne parfois des maux de tête, ainsi que des douleurs oculaires lors d’une utilisation prolongée.
D’autre part, la concentration sur une tâche précise entraîne une réduction de la moitié de la fréquence des clignements oculaires. Ces derniers sont pourtant nécessaires pour la lubrification des yeux et un confort visuel suffisant. De ce fait, l’usage prolongé d’un casque de réalité virtuelle est susceptible de favoriser l’apparition de symptômes de sécheresse oculaire comme des brûlures, des rougeurs ou des picotements. Pour réduire ces désagréments, il est essentiel de réaliser des pauses régulières.
La lumière des écrans : une possible perturbation du cycle circadien
Les utilisateurs d’un dispositif de réalité virtuelle se trouvent exposés aux rayonnements des écrans et plus particulièrement à la fameuse lumière bleue. Puisque cette source se situe à proximité des yeux lors d’une immersion, la question de son effet se pose.
Lors d’un rapport d’expertise datant de 2019 sur les effets sur la santé humaine et sur l’environnement (faune et flore) des diodes électroluminescentes (LED), l’Anses avait établi deux conclusions. La première indique que la corrélation entre l’exposition de la lumière riche en bleu et la toxicité rétinienne à court terme était avérée, tout comme sa contribution au développement de DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge). La seconde concerne les effets perturbateurs pour le rythme circadien, cette horloge biologique interne qui régule certains processus physiologiques comme l’alimentation et le sommeil. Pour cette raison, l’exposition à la lumière bleue avant le coucher a de fortes chances d’interférer avec l’endormissement.
La phototoxicité de la lumière bleue dépend avant tout de la quantité reçue par la rétine, appelée luminance, mais également du moment où intervient cette exposition. Dans le cas d’un casque de réalité virtuelle, la luminance reste faible. De ce fait, le risque se développe surtout lors d’une exposition à long terme.
Le danger potentiel de l’immersion : la crise d’épilepsie
Une personne sur 4 000 réagit aux flashs lumineux par une crise d’épilepsie. Néanmoins, il n’existe pas de moyen de savoir si vous présentez une prédisposition avant d’avoir une première crise. La probabilité augmente en fonction du temps passé dans les immersions sans faire de pause.
L’Anses a réalisé une campagne de mesure afin d’évaluer la modulation de la lumière émise par les casques de réalité virtuelle. La plupart des dispositifs présentent des fluctuations de luminance dans une gamme de fréquences de 79 à 90 Hz. Ce fort taux de modulation est susceptible de provoquer des maux de tête, des migraines, une fatigue visuelle, mais peut aussi déclencher une crise chez les personnes épileptiques dans la bande de fréquence de 1 à 80 Hz.
En plus de cette contre-indication, d’autres personnes sensibles ont été identifiées par le rapport d’expertise de l’Anses comme les femmes enceintes, ceux atteints de troubles de l’équilibre, sujets au mal des transports ou aux migraines.
Comment les casques Healthy Mind limitent-ils les effets secondaires de la réalité virtuelle ?
Les symptômes constatés lors de l’utilisation de la réalité virtuelle varient en fonction de la durée de l’exposition, du dispositif et du contenu proposé. Le logiciel Healthy Mind a été pensé à des fins thérapeutiques pour soulager les maux des patients et non pas pour en créer de nouveaux. De ce fait, la scénarisation des environnements garde cette dimension relaxante et écarte au maximum les paramètres perturbants.
Pour limiter les effets secondaires de la réalité virtuelle et proposer une expérience véritablement apaisante, nous travaillons avec une équipe d’anesthésistes et d’hypnothérapeutes. Chaque étape de la conception est validée dans le but d’éviter les aspects problématiques. Tous les éléments susceptibles de créer un sentiment de malaise sont ainsi écartés pour ne conserver qu’une atmosphère calme, propice à la détente.
Les séances se modulent de 5 à 80 minutes, ce qui permet de contrôler la durée de l’utilisation et de ne profiter que des bienfaits de la VR. Pour empêcher l’apparition du phénomène de cybercinétose, les immersions s’appuient sur le format de la téléportation et non pas du déplacement. En effet, le fait de se mouvoir virtuellement crée un décalage avec l’oreille interne et favorise l’apparition de symptômes déplaisants. En restant immobile, le risque de mal de transport virtuel se trouve considérablement réduit.
Les données scientifiques traitant des troubles potentiels induits par la réalité virtuelle manquent à l’heure actuelle. Néanmoins, les premières conclusions s’accordent pour conseiller une utilisation modérée avec des pauses régulières et à distance de l’heure du coucher. Il reste préférable d’éviter les immersions pour les personnes identifiées comme sensibles au dispositif. Pour créer une expérience thérapeutique durable et susciter un apaisement des maux, le logiciel Healthy Mind a été conçu pour ne pas révéler de symptômes désagréables, mais plutôt pour favoriser la relaxation profonde. Nous serions ravis de vous expliquer davantage son fonctionnement ou de vous montrer tous les bienfaits de nos environnements lors d’une démonstration.