Étude scientifique : soutenir le changement de comportement des patients en chirurgie élective avec des technologies numériques et mobiles
Aujourd’hui, les objets connectés font partie de notre quotidien, si bien que tous les domaines incluent progressivement des technologies numériques innovantes. Les soins de santé ne font pas exception. Si l’intelligence artificielle a déjà prouvé ses mérites dans l’apprentissage et le diagnostic médical, d’autres usages se développent désormais pour assister les patients tout au long du parcours péri-opératoire. Et si ces outils ludiques et appréciés servaient de soutien pour induire un changement de comportement positif lors de chirurgie non urgente ? Une recherche documentaire menée en octobre 2019 propose de nous éclairer sur ce sujet majeur. Les citations de cet article sont extraites des références citées dans la méta-analyse de Anna Robinson et al., Digital and Mobile Technologies to Promote Physical Health Behavior Change and Provide Psychological Support for Patients Undergoing Elective Surgery: Meta-Ethnography and Systematic Review.
Le contexte de l’étude : les outils numériques et leur rôle dans le parcours de soin en chirurgie non urgente
Les facteurs qui influencent la récupération après une chirurgie élective
La préparation physique et psychologique avant une intervention a une influence sur les résultats postopératoires. Sans surprises, une hausse d’activité physique, un meilleur apport alimentaire et un sevrage tabagique entraînent une diminution des risques de complications, une plus grande tolérance des traitements et la prévention de maladies sur le long terme.
Pourtant, malgré ces effets reconnus, la mise en pratique reste variable pour les patients. Connaître la théorie n’aide pas forcément à l’appliquer. Sans intervention ni soutien, la motivation a tendance à s’éteindre. Dès lors, comment entretenir la volonté de chacun à tenir ces bonnes résolutions ?
Augmenter le succès de la récupération postopératoire grâce à la technologie numérique et mobile
Face à la demande d’accompagnement, le personnel soignant organise de nombreuses interventions en matière de santé physique et mentale pendant le parcours de soin. Cependant, ces approches requièrent des ressources que le secteur de la santé peine parfois à rassembler.
D’autre part, l’isolement géographique, les frais de déplacement ou le temps agissent aussi comme des freins pour un changement profond d’hygiène de vie. Dès lors, intégrer les technologies numériques dans le parcours péri-opératoire, comme une solution de réalité virtuelle thérapeutique pour réduire la douleur et l’anxiété, permet de fournir des conseils et un appui pour augmenter le taux de réussite des patients.
La méthode de l’étude : la méta-synthèse
La méta-synthèse s’appuie sur le croisement de plusieurs résultats de recherches qualitatives existantes au sujet d’une question de recherche spécifique. Néanmoins, cette approche ne consiste pas seulement à compiler des données. La méta-synthèse passe également par une phase d’interprétation afin d’élaborer ou de compléter une théorie. Les premiers à avoir mentionné cette innovation furent Noblit et Hare en 1988, parlant alors de méthode méta-ethnographique.
Dans le contexte de l’étude de Anne Robinson et al., cette approche interroge l’efficacité des technologies numériques pour aider les patients subissant une chirurgie non urgente à modifier leur comportement. Pour ce faire, six bases de données, ainsi que des articles issus de Google Scholar, ont été utilisées comme référence. L’attention a été portée sur les chirurgies bariatriques, cancéreuses et orthopédiques. Les interventions aiguës, non planifiées et les procédures de traumatisme d’urgence ont été exclues de l’analyse.
Aucune restriction n’a été imposée quant au sexe des participants, l’ethnicité ou la nationalité, ainsi que sur la temporalité. D’autre part, l’étude a également laissé de côté les recherches présentant une absence d’intervention numérique dans le changement de comportement obtenu.
Les 18 études retenues ont ainsi été publiées entre 2013 et 2019 dans 8 pays différents. En se fondant sur ces données, l’équipe de recherche a retenu 4 thèmes clés permettant d’évaluer la pertinence des technologies numériques et mobiles dans l’accompagnement des patients en chirurgie élective.
Les résultats de l’étude : les 4 axes pour évaluer l’efficacité des technologies numériques et mobiles pour soutenir la récupération postopératoire
1. Fournir un soutien motivationnel
Les technologies de santé numériques et mobiles renforcent la conscience de soi. Grâce aux trackers d’activités comme les montres connectées, les patients gardent un œil constant sur leur niveau de sédentarité. Cette vision permet ainsi d’engager un changement de comportement positif.
D’autre part, certaines fonctions comme la mise en place d’objectifs et le retour sur les performances offrent un sentiment de contrôle et d’accomplissement appréciable :
« il est très facile de savoir si l’on se débrouille bien ou non »
Kokts-Porietis RL et al. Breast cancer survivors’ perspectives on a home-based physical activity intervention utilizing wearable technology. Support Care Cancer.
L’accessibilité offerte par les technologies numériques conforte particulièrement les patients isolés qui, faute de moyen ou de temps, ne peuvent se déplacer vers les centres de soins :
« J’aime vraiment ça (la téléréadaptation). J’ai trouvé ça fantastique… vous savez, juste le fait de ne pas avoir à se déplacer quand on a mal. »
Kairy D et al. The patient’s perspective of in-home telerehabilitation physiotherapy services following total knee arthroplasty. Int J Environ Res Public Health.
Néanmoins, pour être pleinement efficients, les rappels ne doivent pas se transformer en une forme de pression, de jugement ou en peur de l’échec.
2. S’intéresser à l’engagement des patients
L’utilisation d’une technologie numérique doit s’accompagner d’une facilité d’utilisation afin que les patients l’intègrent parfaitement et simplement dans leur quotidien. Plus l’appréhension de l’outil sera complexe, plus son recours se montrera difficile et non naturel :
« En grande partie, je ne le porte pas parce qu’il n’interagit pas facilement avec mon ordinateur… À quoi bon ? »
Rosenberg D et al. Acceptability of Fitbit for physical activity tracking within clinical care among men with prostate cancer. AMIA Annu Symp Proc.
Les interventions complexes diminuent le plaisir de l’utilisateur, ce qui va à l’encontre de l’objectif des outils de s’inscrire sans accroc dans la vie de tous les jours. D’autre part, la portabilité, tout comme le confort, est un paramètre qui influence l’engagement de l’utilisateur. Dans cette optique, notre solution de réalité virtuelle thérapeutique développée chez Healthy Mind propose un dispositif compact, sans fil et hors réseau pour s’adapter aux mouvements et poser le moins de contraintes possible.
Un autre paramètre mis en évidence dans les études porte sur la fiabilité des technologies. Des informations inexactes auront pour conséquence inévitable de réduire la confiance envers le dispositif :
« Il semblait enregistrer moins d’activité que ce que j’avais l’impression de faire en réalité parce qu’il ne mesurait que les pas, et je faisais plus que des pas. Je soulevais des objets. Je me penchais. Je me tordais. Je faisais toutes sortes d’autres choses. »
Rosenberg D et al. Acceptability of Fitbit for physical activity tracking within clinical care among men with prostate cancer. AMIA Annu Symp Proc.
3. Faciliter la mise en réseau des pairs
Les technologies numériques facilitent un retour rapide et personnalisé. Avec une communication instantanée, le besoin d’information des patients est plus vite assouvi. L’utilisation d’une plateforme comme un forum en ligne avec des professionnels de santé prêts à interagir permet d’accéder à des conseils fondés sur des données probantes, ce qui assure plus de sécurité et de confiance.
Outre le soutien informationnel, les technologies de santé numériques et mobiles apportent aussi un soutien émotionnel aux patients. Communiquer avec d’autres personnes ayant vécu ou vivant la même expérience sert à surmonter le sentiment de solitude et à améliorer le bien-être mental :
« Vous savez que vous n’êtes pas seul, mais lorsque vos sentiments sont validés simplement en lisant l’histoire de quelqu’un, ça change tout. »
Alberts NM et al. Patient and provider perceptions of internet-delivered cognitive behavior therapy for recent cancer survivors. Support Care Cancer.
Néanmoins, l’attractivité de la connectivité ne doit pas remplacer totalement les rendez-vous traditionnels en face à face. Si une présence continue derrière un écran rassure, celle physique permet des manifestations d’empathie essentielle pour le confort mental des patients. Pour cette raison, nous avons tenu à conserver une communication constante dans notre solution de réalité virtuelle thérapeutique Healthy Mind avec des échanges par messages ou microphone. Ainsi, le patient ne se trouve jamais isolé, mais en interaction continue avec les soignants lors des procédures.
4. Répondre aux besoins individuels des patients
Chaque intervention, patient et maladie est unique. Pour cette raison, l’intégration d’un dispositif numérique et mobile dans le parcours de soin s’apprécie pour chaque cas particulier, avec des niveaux de difficulté spécifique :
« Toute personne atteinte d’une maladie quelconque peut utiliser ce programme, qui est bénéfique, mais il pourrait être plus bénéfique […] s’il était davantage adapté au type de cancer ou de maladie dont vous souffrez, à votre mode de vie et à vos objectifs de remise en forme. »
Puszkiewicz P et al. Assessment of cancer survivors’ experiences of using a publicly available physical activity mobile application. JMIR Cancer.
Par ailleurs, il paraît essentiel d’introduire les outils, de responsabiliser et éduquer sur les avantages des changements de comportement en matière de santé au moment opportun. Par exemple, dans le cas du traitement du cancer, un accès aux informations dès le diagnostic plutôt qu’au moment où les effets secondaires de la chimiothérapie restreignent l’engagement vers un changement de comportement.
D’autre part, la méta-analyse a mis en évidence l’importance apportée sur certains aspects graphiques comme la connotation négative de la couleur rose pour les patients atteints de cancer ou le ton des messages transmis.
Dispositif Healthy Mind : la réalité virtuelle thérapeutique au service d’une meilleure réhabilitation des patients
Si l’activité physique et l’alimentation participent à améliorer la récupération postopératoire des patients, la santé mentale rentre également dans l’équation. Le stress complexifie les interventions, entraînant parfois le besoin d’administrer des solutions médicamenteuses pour apaiser les patients. Une mesure qui n’est parfois pas sans conséquences…
La réalité virtuelle thérapeutique propose de prendre en charge le fardeau de l’anxiété sans prise de sédatifs. Plusieurs procédés, dont le détournement de l’attention, des principes hypnotiques et sophrologiques, s’unissent pour offrir une bulle de détente. Avant, pendant ou après une intervention, l’utilisation de la réalité virtuelle participe à une récupération plus rapide.
Pour maintenir le patient dans un cadre confortable, la scénarisation de l’expérience virtuelle a été pensée avec une équipe médicale d’anesthésistes et d’hypnothérapeutes. Tous les éléments pouvant créer un sentiment de malaise ont ainsi été écartés.
En plus d’être une porte d’entrée vers la relaxation, la réalité virtuelle thérapeutique répond aux enjeux de simplicité d’usage. Sans fil, hors réseau et déployable en deux minutes, les casques s’adaptent aux exigences hospitalières et aux attentes des patients. Tout au long de l’immersion, le personnel médical peut interagir avec les utilisateurs par message texte ou microphone, maintenant ainsi le lien essentiel entre patient et soignant.
« La solution de réalité virtuelle immersive proposée par Healthy Mind a toute sa place dans l’arsenal thérapeutique, notamment en complément aux techniques pharmacologiques de sédation […]. La qualité immersive de l’environnement visuel et sonore, son réalisme, sa personnalisation en font un outil de haute qualité. »
Dr Christophe Rabuel, anesthésiste-réanimateur hôpital Lariboisière – APHP.
Les technologies numériques et mobiles agissent comme un catalyseur pour adopter des comportements sains. Le renforcement positif, le suivi de son activité, la possibilité d’interagir avec des professionnels de santé et d’autres patients, mais aussi les possibilités de personnalisation du parcours renforcent la volonté des patients pour modifier leurs habitudes. L’accessibilité des outils permet en outre une meilleure continuité des soins, un aspect fondamental face à la saturation des hôpitaux et à la désertification médicale dans certains secteurs. Dans cette optique, le dispositif Healthy Mind propose de réduire l’anxiété et la douleur des patients grâce à des éléments relaxants et distractifs, tout en gardant une approche personnalisable et un fonctionnement ergonomique. Si vous voulez constater les bénéfices de nos environnements par vous-mêmes, nous serions ravis de vous proposer une démonstration.
Source : Robinson A, Oksuz U, Slight R, Slight S, Husband A. Digital and Mobile Technologies to Promote Physical Health Behavior Change and Provide Psychological Support for Patients Undergoing Elective Surgery: Meta-Ethnography and Systematic Review. JMIR Mhealth Uhealth. 2020 Dec 1;8(12):e19237. doi: 10.2196/19237. PMID: 33258787; PMCID: PMC7738263.